Pour les cérémonies du 14 juillet, notre établissement a été choisi par les PGIG Association des Plus Grands Invalides de Guerre et la FMIG Fondation des Mutilés et Invalides de Guerre pour les accompagner lors du ravivage de la flamme du soldat inconnu, au pied de l’arc de triomphe. Le président des PGIG, Monsieur Casal et Monsieur Morin, vice -président de la FMIG étaient venus présenter ce projet au lycée au mois de mai. Cette rencontre avait permis de désigner 25 élèves, tous élus délégués de classe ou du CVL, qui ont donc pu participer aux cérémonies et à leurs préparatifs.
Samedi 13 juillet
Une délégation est donc partie pour trois jours de la gare de Limoges pour Paris où nous avons été accueillis par Monsieur Casal.
La première journée fut consacrée à la visite de l’Institution Nationale des Invalides, dans sa partie publique (Dôme des Invalides avec le tombeau de Napoléon, musée de l’armée et musée des plans reliefs) mais aussi rencontre avec des Très grands invalides de guerre. Nous y avons appris notamment que le site des Invalides gardait encore une importante activité de soin, de rééducation et de prise en charge des grands blessés de guerre. A cette occasion, Monsieur Casal et Monsieur Morin ont remis deux très belles bandes dessinées sur l’histoire de l’Hotel des Invalides depuis sa création par Louis XIV et sur l’Arc de Triomphe au pied duquel se trouve la tombe du soldat inconnu. Au programme prévu pour clore la journée, les élèves devaient participer à une garden-party au ministère de la défense, malheureusement, cela n’a pu se faire car en cette année de commémoration de la guerre de 1914-1918, 80 délégations de pays ayant participé à cette guerre étaient invitées. Monsieur Jean-Claude Gouëllain, président de la FMIG en était profondément désolé. A la place, nous avons fait une visite de la capitale en autobus.
Dimanche 14 juillet
Tôt levés, nous nous sommes rendu à pied sur la place de la Concorde pour assister au défilé militaire dans la tribune réservée aux Plus Grands Invalides de Guerre. Fort bien placé, nous avons assisté dans d’excellentes conditions au défilé à la fin duquel le Président de la République et son Premier Ministre sont venus saluer la foule. Quelques élèves ont même eu l’honneur de serrer la main de François Hollande !
Le repas de midi pris à l’lnstitut des Invalides est l’occasion de retrouver et de discuter avec nos hôtes. L’après-midi une démonstration de matériel militaire permet à nos élèves de voir de plus prêt ceux qui ont défilé le matin...
Le grand moment vient en fin d’après midi : il s’agit d’accompagner les invalides au ravivage de la flamme sous l’arc de triomphe : cela passe par une remontée des champs avec la musique militaire, une sonnerie aux morts, un dépôt de gerbe et un temps de recueillement. Un temps extrêmement fort et au dire de tous, très émouvant.
Les élèves ont déposé sur la tombe du soldat inconnu une gerbe au nom du lycée . Puis, ils ont aidé symboliquement à un ravivage de la flamme.
Après ce moment fort, nous sommes allés sur le bateau-mouche "le zouave" pour un fabuleux dîner croisière avec nos hôtes. L’occasion d’approfondir les discussions amorcées dans la journée. En fin de soirée, nous avons pu voir le feu d’artifice depuis la Seine. Une très belle journée, qui restera assurément dans les mémoires.
Lundi 15 juillet
Après une courte mais réparatrice nuit, rendez-vous à l’hôtel de ville pour une visite guidée en compagnie des membres de l’association. Une visite appréciée dans ce temple républicain célébrant les valeurs et les vertus de la République.
Après un dernier repas à la cantine des Invalides, nous reprenons le train pour Limoges.
C’est avec émotion que nous quittons Messieurs Casal et Morin.
Ce fut un périple intense et pour tout dire, inoubliable !
Témoignages d’élèves
Le témoignage de Blanche G :
En mémoire du soixante dixième anniversaires du massacre d’Oradour sur Glane, village de Haute-Vienne martyrisé pendant la Seconde Guerre Mondiale le 10 juin 1944 par des soldats allemands, le lycée Paul Eluard de Saint-Junien a eu le privilège d’être choisi par les Grands Invalides de Guerre pour passer trois jours à Paris afin de mélanger les générations et de parvenir à transmettre un souvenir douloureux mais indispensable pour maintenir la paix si précieuse de nos jours.
Vingt-cinq élèves et quatre accompagnateurs furent invités. Monsieur Cazal, président de cette fédération des Grands Invalides de Guerre nous a accueilli le 13 juillet à la gare d’Austrelitz. Le car nous a ensuite conduit aux Invalides, monument où reposent ces grands hommes qui se sont battus pour défendre les valeurs de notre patrie et qui n’en sont malheureusement pas revenus indemnes. Là-bas nous avons découvert le tombeau de Napoléon et l’architecture particulière du bâtiment. L’après midi il nous a été permis de découvrir le musée des Invalides, celui décrivant les guerres de 1870 à 1945. Ici les représentants de la fédération étaient très présents, ainsi ils répondaient avec plaisir à chacune de nos questions avec une passion impressionnante. Il était agréable de discuter avec chacun d’eux, ici l’Histoire prenait une dimension plus réelle que celle que les élèves ont l’habitude d’entendre sans cesse raconter dans l’éducation. Rencontrer des personnes ayant vécus un tel traumatisme enseigne davantage que les cours que nous recevons au cours des années. La dimension humaine permet de s’intéresser davantage, le respect grandit à chacune des paroles échangées.
Le lendemain, journée du 14 juillet, fête national française, fut profondément émouvante. Nous avons d’abord eu le grand honneur d’assister au défilé dans des tribunes aux côtés des Invalides toujours aussi plaisants, ce fut une journée très citoyenne puisque certains d’entre nous on aussi eu le privilège de serrer la main du Président François Hollande et de son premier ministre, Monsieur Manuel Valls.
Chacun de nous, élèves, se rendant petit à petit compte de la chance qui nous était donnée. Du haut de nos 17 ou 18 ans ce fut une expérience extraordinaire d’être présent lors d’un tel événement, nous rendant fier d’être français et nous faisant prendre conscience de l’importance du patriotisme.
De retour aux Invalides nous avons fait la rencontre de Monsieur Jean-Claude Gouëllain, moment particulièrement touchant.
Nous avions devant nous trois grands hommes Monsieur Cazal, Monsieur Morin et Monsieur Gouëllain nous racontant l’histoire des Invalides, de ce que fut la guerre avec une leçon à en tirer.
L’handicap n’empêche pas de vivre, il rend grand.
Ces hommes furent un message d’espoir pour nous tous, un message d’avenir et de force.
Vint en suivant le moment le plus profond de tous le séjour, le ravivage de la flamme. Ici chacun d’entre nous possédant un rôle, porte drapeau ou bien accompagnateur des fauteuils sur l’avenue des Champs Elysées ce qui fut un grand honneur.
Le général Tuche était présent. Un immense drapeau français flottait au dessus de nos têtes tandis que le soldat inconnu représentant tous les combattants français n’était plus qu’à un mètre de nos pieds.
Personne ne peut se sentir indifférent devant un tel spectacle, devant tant de mémoire. Au moment de la Marseillaise chacun d’entre nous pensa alors infiniment fort à ce que fut l’horreur de telles guerres et à tous ces gens qui s’étaient alors battus pour sauver la France. Devant nous, les Invalides qui avaient eux-mêmes eu ce grand courage.
Ce fut un moment grandiose, de partage, de devoir, de force moral, de force physique, d’avenir, de citoyenneté mais plus encore d’infini respect.
Les Invalides nous ont ensuite offert une place à bord d’un majestueux bateau-mouche, l’endroit était merveilleux, la décoration était pure, la musique agréablement parisienne, la gastronomie à son apogée.
Encore une fois, le partage était bel et bien présent, cette fois ci pas seulement avec les Grands-Invalides mais des gens de leurs familles ou des gens liés à cette fédération.
Le mélange des générations fut quelque chose d’extrêmement agréable et réussie.
A onze heure le soir, il était l’heure d’admirer le feux d’artifice accompagnés de ces personnages emblématiques de notre cher France. Le moment restera inoubliable.
Pour le troisième et dernier jour de notre voyage, nous avons visités l’hôtel de ville de Paris, bâtiment grandiose, Paris regorge de trésor architecturaux. Les peintures, les sculptures, les miroirs. C’était un sans faute.
Avant de partir les Invalides nous avaient rejoint, avec pour mot d’au revoir de ne jamais perdre espoir, que la vie était faite d’ambition et de courage.
Mille mercis de chacun d’entre nous ne suffirait pas à faire savoir à ces hommes à quel point ce séjour fut fantastique autant pour nos yeux que pour nos cœurs, peut être davantage pour nos cœurs.
Ce voyage nous aura fait grandir sur le plan de partage de génération, sur ce qu’était l’enfer de la guerre. Il aura était une leçon de vie.
Les jeunes portent avec eux un lourd cliché qui est celui de sans cesse se plaindre, peut-être est il vrai, peut être ne l’est il pas, peut importe ce qu’on a retiendra c’est que rien de ce qui nous est arrivé jusqu’à présent n’est pire que les guerres qu’ils ont vécu.
S’il manque à certain une part de corps, c’est surement le sourire qu’on leur retirera en dernier. Et soyez en sûr, aujourd’hui vous rendre hommage, ne jamais rien oublier, sera accompli.
Le témoignage de Yohan :
Après un défilé du 14 juillet somptueux ponctué par une poignée de main avec le Président François Hollande, je ne pensais pas ressentir encore de grandes émotions lors de cette journée. C’était sans compter sur le ravivage de la flamme du soldat inconnu où j’ai eu le privilège d’être le porte-drapeau de l’association des plus grands invalides de France. Etant arrivé en retard à cause d’un problème de bus, j’ai été tout de suite pris en charge à la sortie du bus, et l’on m’a amené en tête de file devant tous les autres porte-drapeaux sans même savoir tenir un drapeau ! Je n’ai eu que quelques minutes pour demander conseils aux autres jeunes derrière moi qui eux ont reçu une formation pour cette célébration aux morts.
Aux alentours de 18h, les personnes responsables de ce ravivage nous font signe de partir, et d’avancer sur les Champs-Elysées en direction de l’Arc de triomphe. A ce moment, une émotion intense ainsi qu’une fierté envahissaient mon corps : on bloquait toute la circulation et on se faisait prendre en photo par des milliers de personnes. Il fallait quand même rester concentré pour marcher à la bonne allure et tenir surtout correctement cet imposant drapeau.
Arrivé devant la tombe du soldat inconnu, on me plaça en avant des autres porte-drapeaux et je me retrouvais ainsi seul à 3m de la tombe de ce soldat représentant toutes les personnes mortes au combat. Il y eu ensuite deux moments d’émotion pour moi pendant cette cérémonie : lors de la Marseillaise et lors de la minute de silence lancée avec un « aux morts ! » où j’ai du abaisser mon drapeau et lutter pour le garder à bonne hauteur !
Il y eut aussi le serrage de main avec les personnalités présentes à ce ravivage et la signature du livre d’or. J’ai même été demandé pour être pris en photo accompagné d’un couple de touriste d’origine indienne !
Le défilé le matin, le ravivage l’après-midi ont été suivi par un diner sur la Seine ainsi que par le traditionnel feu d’artifice de Paris afin de conclure cette journée inoubliable.
Nous devons un grand merci à l’association des plus grands invalides de France qui nous ont invité et nous ont permis de vivre ce magnifique séjour en nous rappelant des principes fondamentaux ainsi qu’un devoir de mémoire.
Une phrase de Mr Casal (président de l’association) m’a marquée : « Ce sont ceux qui ont des petits bobos qui se plaignent ! Vous n’entendrez jamais un grand invalide se plaindre ! »
Commentaires